18 novembre 2019

Jean-Pierre RAMOGNINO

OSG

À l'occasion de la sortie de son livre "Orthographe sans grammaire ?" en version broché sur Amazon, je voudrais vous présenter Jean-Pierre RAMOGNINO que j'ai la chance de compter parmi mes amis. Voici donc, un petit jeu de questions-réponses qu'il a fini par accepter :

Bonjour Jean-Pierre, nous nous connaissons depuis quelques années mais les utilisateurs de mes applications ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter ?

Je suis simple enseignant mais retraité, c’est tout ce que je peux dire. Je sais aussi que c’est un beau métier, mais de plus en plus difficile maintenant parce que le monde a beaucoup changé. Qui aurait pu prévoir, à l’échelle d’une simple vie, tous les bouleversements que nous vivons. Si tes utilisateurs ne me connaissent pas c’est que je n’ai jamais aimé me mettre en avant. Toute expérience est celle d’un être unique et n’est pas transposable. Toutes les explications que je pourrais donner ne serviraient, d’ailleurs, pas à grand chose, car chacun de nous n’entend que ce qu’il veut bien entendre. Donc inutile de parler de mon expérience. Cela ne peut intéresser quiconque.

Comment as-tu connu ABC-Applications et comment en es-tu venu à me contacter ?

C’est simple. Bien que faisant au mieux, à mon avis…toujours subjectif, ce que je devais faire et pour lequel j’étais payé, mais mal, cela n’a guère changé, me dit-on, j’ai toujours aimé m’interroger sur les nouveautés que la réflexion, la science ou la technologie mettent à notre disposition.

Les tablettes arrivant sur le marché, il était tentant de voir si elles pouvaient être utiles. Internet aidant j’ai cherché à me faire faire une application de lecture, une autre de mes préoccupations. Le prix d’une appli étant inabordable pour mon ministre personnel des finances, je suis tombé sur toi. Je te donnais une idée pédagogique et le contenu et tu faisais le job, comme l’on dit. Du donnant donnant. Et nous avons commencé ainsi.

Tu as participé à beaucoup de mes applications, peux-tu dire lesquelles ?

Tu en as fait beaucoup aussi et des valables. Il suffit de visiter ton site. Ma première avec toi fut Paires de mots où l’élève associe des concepts à d’autres concepts. Puis dans la foulée ce fut Paires de nombres. Une particularité, de ces deux applis. L’enseignant peut mettre ses propres associations. Donc deux applications ouvertes. Puis une application sur la lecture, Lire Ecouter Voir, pour aider des lecteurs débutants à s’entraîner. Ils décodent des mots, les écoutent et voient l’image que tu as dessinée. C’est juste ou faux.

J’aurais voulu, aussi, une application sur l’orthographe ou sur une pratique de la lecture. Mais nous n’y sommes pas arrivés. Je regrette un peu. Mais sans élèves sinon ses petits enfants, on a des intuitions mais pas de certitudes. Des souvenirs aussi mais c’est un peu court.

Jean-Pierre est modeste, il a participé à beaucoup plus d'applications que cela...

Tu as une vision particulière de l’enseignement du français, quelle est-elle ?

Ce n’est pas une vision particulière. Je dirais simplement que notre enseignement de la langue est trop abstrait, trop loin de la vie car nous pensons que seule une analyse consciente et bien exprimée est garante d’une bonne maitrise du savoir. Il y a d’autres facteurs, dans l’acte d’apprendre ou d’enseigner. Mais trop souvent, aussi, des débats sans issue qui bloquent la moindre avancée.

Je pense mais naïvement, sans doute, qu’il faut à l’école primaire enseigner moins de choses, dans les matières fondamentales, mais les étudier plus en profondeur. Il faut aussi ne pas oublier le reste, tout aussi important, comme le dessin, la musique, le travail manuel etc.

Je crois qu’il faut laisser l’enfant faire ses propres découvertes mais qu’il faut aussi, l’aider quelque peu, si besoin est, s’il reste bloqué trop longtemps dans son cheminement.

Un enfant ne peut pas tout découvrir tout et tout seul, ce serait une illusion Mais il ne faut pas, non plus, tout lui imposer du haut de notre savoir. D’où le rôle capital de l’enseignant et de l’école primaire.

Pourquoi avoir écrit Orthographe sans grammaire ?

C’est une vieille idée.

Le jeune instituteur que j’étais devenu, avait dû expliquer, à ses tout débuts, ce que diable pouvait être le complément d’objet. Pour moi qui avait tant souffert sur la grammaire latine c’était uniquement pour justifier l’accusatif latin.

Comme je ne savais pas, à cette époque, ce à quoi pouvait servir, un complément d’objet, en français, où les noms ne se déclinent pas, j’ai fait l’impasse sur cette leçon de grammaire puis aussi sur d’autres sauf quand la grammaire, que j’estime par ailleurs indispensable, m’aidait vraiment, pour l’enseignement de la langue ou de l’orthographe. Avouons aussi que je m’en serais peut-être soucié, en présence de l’inspecteur, très rare au demeurant.

Toi, de ton côté, tu m’as parlé d’iBooks, appli d’Apple, et dit du bien d’elle. C’est vrai pour un digital native mais pour moi, ce n’est pas sûr et tu es venu à mon secours. D’où ce livret que tu as publié chez Amazon.

Le titre est de mon petit fils, ingénieur, qui, découvrant sur mon bureau des fiches, en papier photo, dont celle de la règle de l’accord du participe passé avec avoir, m’a dit… C’est curieux, tu ne donnes pas la règle avec le complément d’objet donc tu fais de l’orthographe sans grammaire. J’ai simplement ajouté au titre un point d’interrogation, car je crois que la grammaire est nécéssaire et non inutile comme le prétend Célestin Freinet, qui a aussi raison dans un certain sens.

C’est aux lecteurs de trancher ce débat, pour eux-mêmes, car ce sont eux qui sont au contact de leurs élèves et qui savent au mieux ce qui leur convient.

Remarque que c’est toute la politique que tu prônes pour tes applis, celle de laisser libres de leurs méthodes, les utilisateurs de tes applis et tu adaptes, malgré le travail que cela te demande, les applis à leurs besoins ou leurs souhaits. Tant il est vrai qu’il n’est pas interdit d’essayer d’autres solutions et de se faire sa propre opinion et donc de vouloir un outil adapté. Tu réponds souvent à ce besoin. Et pour mes recherches, tu m’as fait des outils personnalisés dont je te remercie ici.

Quelles sont tes nouveaux projets ?

Je n’en ai guère. C’est ce que je te dis souvent. Mais ce petit fascicule m’a donné envie de continuer à réfléchir, avec toi, sur de nouveaux outils que tu mets en forme, dans ce champ très vaste, celui d’apprendre ou d’aider à apprendre qui est le moteur de toute croissance. Voilà ! Je n’en dirai pas plus, sinon Merci !